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culture de l'excuse - Page 2

  • Madame Taubira doit partir !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur Valeurs actuelles et consacré à Madame Taubira et à sa politique laxiste à la tête du ministère de la justice, dont les résultats désastreux se font sentir partout en France...

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    Madame Taubira doit partir !

    Madame Taubira doit partir d’un ministère de la Justice où, depuis son arrivée, c’est Apocalypse Now au quotidien. Elle doit partir car, désormais, justice et administration pénitentiaire ne sont pour les voyous qu’objet d’hilarité ou vecteur de règlements de comptes. Elle doit partir car son idéologie provoque un tel tsunami criminel que police et gendarmerie s’y cassent les dents, malgré d’immenses efforts. Elle doit partir, enfin, car l’exaspération gagne le pays. Entre ceux qui déjà “organisent des rondes” et ceux que fascine la “tentation de l’autodéfense”, une poche malsaine se développe qui pourrait être fatale à l’État de droit. Pour preuve ces faits, tous récents :

    — avril 2013 : évasion spectaculaire de Redoine Faïd : cinq portes de prison soufflées à l’explosif, otages capturés pistolet au poing. Des “dégâts énormes” pour une opération “très bien organisée”, explosifs, armes et téléphones ayant aisément été stockés sur place. Or la justice n’a rien détecté — le garde des Sceaux et ses gourous étant trop occupés à nous dépeindre des fauves type Redouane Faïd & Co comme réinsérables, grâce à des traitements sur mesure ;

    — Créteil, mars 2013 : après une “erreur” du juge d’instruction, des trafiquants de drogue multirécidivistes sont relâchés. Tempête. Un magistrat promet des « sanctions sévères » lors du procès. Gros mensonge : les accusés présents dans le box obtiennent tous le sursis, les “peines lourdes” étant infligées à des fugitifs, de longue date repartis au Maghreb ;

    — Marseille, mars 2013 : un bandit tout juste libéré est criblé de balles par deux hommes en scooter — à la porte même de la prison des Baumettes. Une telle opération est forcément minutée. Qui savait ? Qui pouvait savoir ? Qui sont les complices dans la prison ?

    — Évry, mars 2013 : selon un magistrat, Sofiane est un « prédateur ». Seulement voilà, il « redoute de retourner en prison ». Voyant arriver la police au tribunal, Sofiane « préfère partir avant » d’être arrêté.

    Quant à son complice, Mohamed, il a préféré ne pas venir du tout. Et voici la justice, version Taubira, suspendue aux préférences des prédateurs !

    Cela bien sûr, les voyous l’apprennent de leurs semblables ou de leurs avocats. Résultat, tous les indicateurs criminels sont au rouge :

    — les cambriolages (+ 60 % à Paris) et les violences aux personnes augmentent encore ; les gangsters s’entretuent en Corse et à Marseille ;

    — sur les réseaux de transport, les vols à la tire et les violences contre les agents explosent. Les syndicats RATP-RER protestent : « De nombreuses affaires transmises à la justice parisienne sont restées en jachère ». Ainsi végète une justice désormais tétraplégique ;

    — à Sevran (Seine-Saint-Denis), les criminels font la loi : un calvaire pour des habitants « seuls face aux dealers » qui brûlent leurs voitures, sabotent les ascenseurs et interdisent l’accès des tours à quiconque leur déplaît ;

    — au Louvre (le plus grand musée du monde, 10 millions de visiteurs par an), des hordes de parfois trente jeunes nomades dépouillent les touristes ; souvent molestés, les agents du musée n’y travaillent plus que la peur au ventre. Pourquoi le pillage ? Parce que l’accès gratuit est accordé aux moins de 26 ans sans que rien ne soit fait sur le plan de la sécurité pour cette largesse, cela profite aux seuls amateurs d’art ;

    — sur la ligne du RER D, les voyageurs sont physiquement agressés et dépouillés « comme au temps du Far West » ;

    — enfin, et plus grave encore si possible, un rapport confidentiel d’un syndicat d’assureurs s’alarme de la forte augmentation des incendies criminels — dans leur langage : une « sinistralité incendie liée à la malveillance ». Pour ces mêmes assureurs, « de plus en plus souvent, ces actes de malveillance, de vandalisme et de tentative de vols sont précédés, ou se prolongent, par des incendies qui affectent les locaux [des victimes] ». Sur 150 sinistres causés par un incendie, au préjudice de 150 000 euros ou plus, « environ 40 % sont imputables à des actes malveillants ». Or, pour les criminologues, l’incendie criminel n’est pas une infraction banale, plutôt une forme sournoise d’insurrection.

    C’est pour toutes ces raisons que Mme Taubira doit partir.

    Xavier Raufer (Valeurs actuelles, 25 avril 2013)

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  • Quand la justice crée l'insécurité...

    Les éditions Fayard publient la semaine prochaine Quand la justice crée l'insécurité, un essai de Xavier Bébin. Juriste, criminologue et secrétaire général de l’Institut pour la Justice, Xavier Bébin est l’auteur de Pourquoi punir (L'Harmattan, 2006).

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    " Des jeunes essaient de tuer des policiers à coups de marteau et sortent libres du tribunal. Des violeurs en série sont libérés sans précaution et récidivent dans la foulée. Des multirécidivistes accumulent les sanctions symboliques avec un sentiment d’impunité. Des victimes terrorisées doivent déménager à la suite de jugements qui autorisent leur agresseur à revenir vivre à proximité. Face à un ministère de la Justice qui ne croit plus à l’utilité de la prison, ce livre choc démonte les illusions d’une pensée dominante qui s’évertue à nier la réalité des faits et des chiffres. Quand l'insécurité éclate, la question n'est plus : « Que fait la police ? », mais ; « Que fait la justice ? » Grâce à un travail en profondeur avec tous les acteurs concernés (juges, avocats, psychiatres, policiers, victimes, responsables politiques) et à une riche documentation, Xavier Bébin nous livre ici un texte vif et courageux qui analyse les dérives de notre Justice et propose des solutions concrètes pour un système pénal crédible et efficace. "

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  • Sale temps pour la culture de l'excuse !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur Valeurs actuelles et consacré  au choc dans les esprits provoqué par La France orange mécanique, le livre de Laurent Obertone, publié aux éditions Ring. 

     

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    Sale temps pour la culture de l'excuse

    Pour les sociologues post-soixante-huitards qui se penchent sur le crime, celui-ci puise ses origines, comme on sait, dans la misère sociale, les voyous eux-mêmes n’étant que “de malheureuses victimes de l’exclusion et du racisme”.

    Suivant cette doctrine, dont nous avons souvent dressé le florilège, les pires crimes deviennent des “performances viriles et transgressives”, provoquées par “un déficit de gratification”, et les victimes — vieilles dames, handicapés, etc. — des “cibles par défaut qui maîtrisent moins les stratégies de mobilité”.

    Mais, les années passant, la rengaine de la faute-de-la-société est devenue inaudible. Même à gauche, des ruptures se sont opérées.

    Le premier, Malek Boutih déclare à la fin 2010 : « Quand je regarde le centre des jeunes détenus de Fleury-Mérogis […], je constate que la proportion de jeunes des minorités visibles, africains, maghrébins, est exceptionnel, par rapport à ce qu’ils représentent dans la société française. » (On n’est pas couché, du 10 novembre 2010.)

    Mieux : en janvier 2013, le site de gauche Rue89 publie une étude de Jean-Claude Sommaire, ex-secrétaire général du Haut Conseil à l’immigration (extraits) : « Dans tous les quartiers sensibles et au-delà […], les incendies de voitures et de bâtiments publics ou privés n’ont pas régressé et les violences à l’égard des personnes ont augmenté. […] Ces violences et cette délinquance, dont il n’est plus possible d’ignorer que les auteurs sont très souvent d’origine maghrébine et, de plus en plus, africaine subsaharienne […]. Une tendance à une ghettoïsation de beaucoup de quartiers que l’on continue, par nostalgie, à qualifier de populaires alors que nul n’a vraiment envie d’y habiter. […] Cette réalité de la surdélinquance des jeunes issus de l’immigration […] gagnerait aujourd’hui à ne plus être occultée au prétexte de ne pas stigmatiser les populations concernées. En effet, ce sont ces dernières qui, en assistant souvent impuissantes à la dérive de leurs enfants, sont les premières victimes de cette trompeuse bienveillance. »

    Peut-on imaginer pire camouflet pour nos Diafoirus-sociologues ? Mais pour eux, le pire était à venir : la France Orange mécanique, superbe oriflamme du réalisme criminel. Lancé sans moyens par un éditeur nouveau, ce livre saisit, estomaque, ravit un public toujours plus vaste ; le voilà best-seller, puis phénomène d’édition.

    Les victimes des criminels sont enfin défendues. Des foules de lecteurs retrouvent dans ce livre leurs tourments quotidiens, dépeints — avec quelle justesse ! — par un jeune homme dont la seule ambition est de décrire ce qu’il voit.

    Riposter, alors, mais comment ? Ce livre contient du réel chimiquement pur. Tout nier froidement, au grand jour, les yeux dans les yeux ? C’est risquer un discrédit fatal, dans une France que la criminalité des rues exaspère toujours plus.

    Reste la disqualification, arme ultime des flics de la pensée, héritée du stalinisme : salir l’auteur puisqu’il est impossible de disqualifier ses propos… Il appartenait à Mediapart de prononcer le réquisitoire. Une pièce qu’il faudra garder pour que, plus tard, on se souvienne comment, en 2013 — et pas en 1950 ! —, on traitait ceux qui disaient la vérité…

    Du cousu main façon Stasi : pas une preuve ; seulement des allusions. Et un obscur texte raciste sorti dont ne sait où. Obertone ne l’a pas signé ? Une preuve de plus qu’il l’a écrit… puisqu’un témoin l’affirme ! Avertissement aux tchékistes de Mediapart — et à ceux qui les ont étourdiment repris : il y a encore des lois en France et le lynchage, même médiatique, y est réprouvé. On ne tardera donc pas à voir qui sont les truqueurs. Triste constat, pour finir. Longtemps trotskiste, Edwy Plenel, patron de Mediapart, s’inscrivait dans une tradition antitotalitaire. Avec la condamnation d’avance — et par fraude — d’Obertone, il rejoint la logique des procès de Moscou. Pas de quoi être fier.

    Xavier Raufer (Valeurs actuelles, 28 mars 2013)

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  • De l'autisme judiciaire...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur le site de Valeurs actuelles et consacré à l'étrange politique pénale mise en oeuvre par la minstre de la justice, Christiane Taubira, et ses affidés...

     

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    De l'autisme judiciaire

    Si Mme Taubira s’intéressait à ce qui se passe chez nos voisins britanniques, elle renoncerait à supprimer les courtes peines.

    Chacun sait — c’est même un cliché — que “l’Angleterre est la mère des démocraties”. De culture protestante, la Grande-Bretagne subit en outre bien moins le clivage droite répressive-gauche laxiste que les pays latins. Dans la décennie 1980, un équivalent britannique de nos très progressistes “plans banlieue” fut même initié par… Margaret Thatcher, après des émeutes “à la française” dans la périphérie londonienne. Raison de plus de nous intéresser aux évolutions pénales de cet exigeant État de droit, en matière de prévention, de sursis, de réinsertion, etc.

    Mais cela, les Diafoirus-sociologues et autres trotskistes d’antichambre encerclant l’actuelle garde des Sceaux s’en moquent, trop occupés qu’ils sont à délirer sur la “construction sociale”, les “stigmatisations”, “stéréotypes” et autres sornettes à la Bourdieu, uniquement vouées à nier ou camoufler la réalité criminelle.

    Si elle s’intéressait un tant soit peu aux trivialités du réel, au lieu de les camoufler sous le vocable méprisant de “faits divers”, la garde des Sceaux aurait donc pu se documenter sur le vaste scandale qui, depuis décembre 2012, secoue une justice britannique vivement attaquée par des parlementaires de tous bords.

    Ces dernières années en effet, le ministère britannique de la Justice a, sous le nom de “révolution de la réinsertion”, fait du Taubira pur sucre : pas de prison ferme mais du sursis et des travaux d’intérêt général (“community service”). Une mesure qui a touché 50 000 auteurs d’agressions, voire de vols à main armée, trafiquants de drogue, cambrioleurs, etc.

    L’ennui — et c’est bien ce qui provoque la révolte des parlementaires —, c’est que pratiquement 100 % de ces 49 636 malfaiteurs traités à la Taubira ont été, dans l’année ( je cite) « condamnés pour une autre infraction, qu’ils n’auraient pu commettre s’ils avaient été en prison ». Et cela, malgré (ou du fait ? ) des peines alternatives voulues par la justice…

    Pour les députés britanniques, il s’agit d’un « échec choquant des services de réinsertion » manifestement « incapables de maîtriser les criminels qu’ils sont supposés réinsérer ». D’où leur appel au ministère de la Justice pour qu’il « agisse dans l’urgence afin de briser cet épouvantable cercle vicieux de récidive ».

    Tout se passe cependant comme si Mme Taubira et ses conseillers ignoraient tout de ce scandale sécuritaire qui fait pourtant les gros titres de la presse populaire britannique — notamment du Daily Mail, quotidien vendu à près de 1,7 million d’exemplaires… Impassible, la garde des Sceaux poursuit ses appels fracassants à “vider les prisons” sans se rendre compte qu’ils agissent sur les malfaiteurs à la manière d’une hormone de croissance.

    La preuve ? Voici, pour les dernières se maines de 2012, un minitour de France des “faits divers” chers à Mme Taubira, tels que rapportés par la presse quotidienne régionale. « Vols à main armée : série noire en Moselle-Est » ; « Peur du braquage en Charente » ; « Vols de câbles SNCF : cri d’alarme du président [socialiste, NDLR] de Midi-Pyrénées » ; « Tarn-et-Garonne : les cambriolages en hausse de 14 % » ; « Châtellerault : les commerçants exaspérés par les vols » ; « Vallauris : après cinq braquages en huit ans, la bijoutière n’en peut plus » ; « Vaucluse : une crèche [!] attaquée à l’arme de guerre » ; « Finistère : les cambriolages en forte hausse » ; « Bressuire : cambriolages en rafale » ; « Deux braquages en deux jours au centre commercial de Saint-Clément-de-Rivière » ; « Recrudescence des cambriolages à Fère-Champenoise » ; « Ille-et-Vilaine : jusqu’à 35 cambriolages par jour » : « Marseille, porte d’Aix : l’illégalité regagne du terrain » ; « Insécurité : les riverains des gares parisiennes n’en peuvent plus » ; « Signy-le-Petit : les braqueurs font exploser la route [!] pour emporter le butin » ; « Arles : en garde à vue à 14 ans pour braquage »…

    Pour finir, un peu d’air pur. À New York, « le nombre de meurtres est au plus bas depuis 50 ans ». Le secret anticrime du maire, Michael Bloomberg ? De longue date, il fait dans sa ville l’inverse de ce que prône, depuis quelques mois, Mme Taubira.

    Xavier Raufer (Valeurs actuelles, 30 janvier 2013)

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  • Où mène la naïveté ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer, cueilli sur le site de Valeurs actuelles et consacré à la naïveté dont fait preuve le gouvernement socialiste sur les question de sécurité...

     

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    Où mène la naïveté

    Le drame des socialistes, c’est leur idéalisme. Et cela ne date pas d’hier ! Entre 1934 et 1935, Léon Blum écrit, dans le Populaire (organe de la SFIO), divers articles sur les nationalisations. À propos de celles-ci, le futur président du Conseil du Front populaire prophétise : quand les ouvriers ne travailleront plus pour un capitaliste mais pour leur propre compte, l’entrain sera tel dans les entreprises nationalisées que la productivité explosera. Seul souci, prévoit alors Blum : que faire des énormes bénéfices ainsi engendrés ? Or on a ensuite vu, dans la vraie vie, ce qu’il en était de la capacité des entreprises nationalisées à faire des profits…

    Début 1961, François Mitterrand visite longuement la Chine. À son retour, il déclare à l’Express (23 février 1961) que Mao « n’est pas un dictateur », mais un « humaniste », et que « le peuple chinois n’est en aucun cas au bord de la famine ». Rappel : le paradis maoïste subit alors un génocide au cours duquel renaît le cannibalisme, plus de 36 millions de Chinois périssent alors de faim. Quand, en 1981, le même François Mitterrand accède au pouvoir, un idéalisme identique pousse son gouvernement à libérer les terroristes d’Action directe – qui, bien sûr, recommencent à tuer peu après.

    Même idéalisme aujourd’hui chez les dirigeants socialistes, en matière de criminalité.

    D’abord, ils adhèrent toujours à l’absurde “culture de l’excuse”, idéologie pour laquelle la misère sociale engendre le crime, les bandits n’étant que d’innocentes victimes de l’exclusion et du racisme. Or cette inepte doctrine est aujourd’hui délaissée partout sur la planète – même l’Union européenne (pourtant bienséante en la matière) a fini par réaliser qu’à l’inverse le crime provoque bien plus sûrement la misère : « L’insuffisance des possibilités de croissance est aussi la conséquence de la présence criminelle, dans la mesure où la criminalité organisée s’approprie illégalement les ressources de l’économie locale, ce qui nuit à la volonté normale d’entreprendre puisque les logiques prédatrices de la malhonnêteté viennent remplacer celles de la libre concurrence et du marché », explique le dernier rapport de commission pour la prévention du crime et la justice pénale du Parlement européen (octobre 2012).

    Même irréalisme quand il s’agit de définir quel type de criminalité ravage aujourd’hui la Corse. Récemment, une pléthore de ministres – et de médias bien sûr à leur suite, dépourvus de toute nuance critique – a ainsi dénoncé la présence en Corse de la Mafia.

    Or il n’y a pas de mafia en Corse, mais un milieu criminel (certes exubérant). Et même, la présence dans l’île de Beauté d’une mafia est impossible, voici pourquoi. Dans la décennie 2000, le criminologue italien Pino Arlacchi, récent sous-secrétaire général de l’Onu pour les drogues et la prévention des crimes, a brillamment développé une cruciale distinction entre, d’un côté, le Mezzogiorno agricole (Sicile, Campanie, Calabre) et, de l’autre, celui voué aux pâturages et bergeries (Sardaigne). Or chacun sait que l’on trouve des mafias dans le premier (respectivement Cosa nostra, Camorra, N’Dranghetta) – mais jamais en Sardaigne – et pas plus en Corse, précisément pour le même motif ethnologique.

    Irréalisme enfin – et là, superlatif – chez Mme Taubira, que l’idéologie assourdit à tel point qu’elle est incapable d’entendre ce que même ses affidés politiques lui disent les yeux dans les yeux. Au début de l’automne, Mme Taubira rencontre, à Marseille, ce que Libé Marseille(du 21 septembre 2012) décrit comme des « personnes passionnantes, responsables d’associations, de centres sociaux, d’éducateurs de rue, de structures s’occupant d’emploi, de citoyenneté, d’éducation populaire, etc. ». Au fait : sont-ce vraiment des saints laïcs que rencontre Mme Taubira, ou plutôt des amis du président du conseil général socialiste Jean-Noël Guerini, chargés de distribuer des prébendes et de pousser leurs ouailles à “bien” voter dans leur fief ? Passons…

    Mais écoutons quand même l’un d’entre eux, Mohamed B., avertir le garde des Sceaux : « Le bracelet électronique n’est pas une solution lorsqu’il devient une fierté dans les quartiers. L’été, ceux qui le portent sont en short et cela leur permet de montrer qui ils sont. »

    Vous avez bien lu. Mme Taubira et son entourage gauchiste ont pour programme de vider les prisons, de renvoyer chez eux des bandits équipés, pour toute sanction, d’un bracelet électronique – qui n’est en fait qu’une Légion d’honneur pour racailles ! Irréalisme, donc. Mais aussi sévères erreurs dans le registre de la nomination et des diagnostics : rien de cela n’est innocent ni anodin. Les unes après les autres, les digues cèdent. Pour finir, un inquiétant rapport de force : face aux criminels, une police de terrain démoralisée, consciente de ne plus inspirer la moindre crainte aux voyous des cités, ni le plus minime des “respects”.

    Tels sont d’usage les prémices d’une vague criminelle. La dernière déferla sous Lionel Jospin. Attendons 2013.

    Xavier Raufer (Valeurs actuelles, 6 décembre 2012)

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  • Les « faits divers » de Taubira...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue percutant de Xavier Raufer, cueilli sur Valeurs actuelles et consacré à la politique pénale de la Garde des sceaux, Christiane Taubira, qui traduit un déni idéologique du réel... 

     

     

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    Les « faits divers » de Taubira 

    Les chrétiens d’Orient, notamment les orthodoxes, sont très attachés à la notion de générosité divine. Voilà pourquoi les prénoms Théodore ou Théodora (“cadeau de Dieu”) sont chez eux si populaires. Tournerais-je théologien ?

    Non : j’ouvre le lecteur à l’idée que, pour les criminologues, Mme Taubira est un merveilleux cadeau de Dieu. Impavide catéchumène de la “culture de l’excuse”, notre garde des Sceaux va – involontairement bien sûr – susciter un maelström criminel et ainsi ruiner pour de bon cette idéologie pernicieuse.

    Ce catéchisme de la “culture de l’excuse” débute par un rituel de conjuration (“pratique de magie consistant à frapper de nullité un fait qui dérange, en le proclamant mineur ou dérisoire”). Ce qu’il s’agit ici d’annuler, c’est le réel criminel, si impitoyablement contraire aux songes creux idéologiques.

    Et de fait, quand le Monde l’interroge ce 20 septembre, Mme Taubira balaie d’une phrase primesautière la (timide) évocation de l’effervescence criminelle de cette rentrée 2012 : « On ne peut imaginer un monde sans faits divers. »

    “Faits divers”, vous avez bien lu.

    Plus loin, la garde des Sceaux enfonce joyeusement le clou : « Bien sûr qu’il y aura encore des faits divers. »

    Mais à quelles broutilles, incidents ou anicroches Mme Taubira fait-elle ici allusion ? Quelle menue poussière la garde des Sceaux balaie-t-elle ainsi sous le tapis ? Voilà donc ce que sont, ces derniers temps, les “faits divers” de Mme Taubira :

    À Échirolles (Isère), Kevin et Sofiane sont lynchés par une horde sauvage, massacrés de dizaines de coups de couteau et de marteau. Le ministre de l’Intérieur, lui, parle d’« actes barbares ».

    Ailleurs en France, les fusillades mortelles se multiplient (à Mougins, Nice, Marseille, Vénissieux, en Corse, à Paris et en banlieue), avec, au choix, kalachnikov, revolvers, fusils à pompe. Et ça prolifère : Amiens a ainsi ses “règlements de comptes à la marseillaise”. Dans un jardin de Stains, un “détenu en fuite” s’entraîne paisiblement à la kalachnikov, avec l’aire de jeu pour stand de tir.

    Au rayon braquages, on a l’embarras du choix : fourgons blindés, bijouteries, grandes surfaces… Sept hold-up en six mois à Limoges ! Une bijouterie deux fois braquée en trois semaines à Coudekerque-Branche.

    Qui dit mieux ? À Marseille, entre deux flingages on braque même l’aéroport – des avions sur la piste, une première mondiale. Des Lituaniens attaquent une bijouterie à Monaco ; dans l’Est, des nomades balkaniques séquestrent des commerçants. À Carrières-sous- Poissy (Yvelines), la Poste refuse de livrer les colis dans un quartier dangereux.

    Les cambrioleurs ne chôment pas non plus : les cambriolages sont en augmentation de 20 % à Manosque, des broutilles à côté de Concarneau (+ 70 %). Flairant l’enivrant parfum du laxisme, les cambrioleurs affluent de partout. Récemment, on a démantelé à Rennes une “filière de voleurs mongols” qui opéraient également à Tours.

    Et la justice ? À Perpignan, le palais de justice est assiégé par une bande de racailles, tandis qu’à Grenoble un homme comparaît pour avoir violé son avocate. Une “malheureuse victime de l’exclusion et du racisme”, sans doute, ce violeur ? Non. Selon le psy, c’est plutôt une inquiétante « personnalité psychopathique, avec une absence d’empathie, une impulsivité et une violence sans limites ».

    Et n’oublions pas les policiers et gendarmes rossés, voire écrasés volontairement, leurs voitures percutées par celles des bandits, ou incendiées, etc.

    La criminalité en col blanc ? Pas terrible non plus : côté infractions à la carte de paiement, la France est la mauvaise élève de l’Europe. On signale en outre une explosion des cas de fraude identitaire et une prolifération des fausses plaques d’immatriculation.

    Comment réagissent les Français à tout cela ? Ils sont “sous le choc”, expression qui revient quotidiennement dans les médias.

    Venons-en au second volet de la “culture de l’excuse” : la pétition de principe, qui “conclut au fait désiré du seul fait qu’on le désire” (en bon français : prendre ses désirs pour des réalités).

    Pétition n° 1 : sortons du “tout-carcéral”. Mais alors, et les 82 000 peines de prison ferme non exécutées ? Les milliers de malfaiteurs condamnés mais libres comme l’air ? Et dans le propre ministère de Mme Taubira, la Direction des affaires criminelles et des grâces voit le chiffre réel plutôt proche des 90 000 peines non exécutées…

    Pétition n° 2 : plus de prison, mais des peines alternatives. Sauf que la Grande-Bretagne, premier État de droit d’Europe, sort de plusieurs années d’une telle politique, et que le résultat est désastreux ! Sur 172 910 condamnés à des community services, 43 000 ont récidivé ou déserté leur “travail d’intérêt général”, et 18 000 de ces condamnés “alternatifs” commettent un crime violent ou un viol dans l’année suivant cette sentence. Cela fait cinquante “faits divers” par jour... 

    Xavier Raufer (Valeurs actuelles, 31 novembre 2012)

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